Sommes-nous maîtres de nos propres désirs ? Selon Schopenhauer, nous ne désirons pas ce qui semble être raisonnablement le mieux pour nous, mais au contraire, si quelque chose nous semble bon ou favorable à notre bonheur, ce n’est que parce que nous le désirons. Dans ce sens, non seulement nous ne tendons pas toujours simplement vers le bien, mais, pire encore, notre volonté – en tant que capacité de désirer — vise constamment à satisfaire nos désirs, sans jamais y parvenir. Entre l’insatisfaction que nous éprouvons de ne pouvoir combler nos désirs et l’ennui que nous ressentons une fois ceux-ci satisfaits, nous oscillons perpétuellement de l’un à l’autre dans une roue d’insatisfaction incessante. Y a-t-il place pour le bonheur dans ce cercle de souffrance ? Au long de ce cours, nous tenterons de réfléchir aux réponses apportées par Schopenhauer, en nous appuyant notamment sur trois formes de l’intuition : le corps propre, l’expérience esthétique et l’expérience mystique.
Séance 1. Le bonheur : entre le désir et l’ennui, ou la souffrance inhérente à la vie.
Durée : 1h30. Replay accessible jusqu’au mercredi soir suivant.Clara Zimmermann enseigne à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et à Sciences Po. Diplômée en philosophie de l’Université de Buenos Aires (Argentine), elle poursuit ses recherches à l’Institut Catholique de Paris et à Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Elle explore en particulier les liens entre l’art et la connaissance chez Bergson, Kant et Schopenhauer. Parmi ses articles académiques, on peut lire notamment « Entre plaisir et connaissance : la portée intuitive des idées esthétiques dans la troisième Critique de Kant » et « La création du possible : l’analogie entre art et nature chez Bergson ».