Nous sommes à l’ère des émotions et la honte occupe à cet égard une place un peu particulière. Elle ne fait pas partie des émotions dites primaires, celles que nous éprouvons spontanément, car il faut certainement un minimum de conscience de soi, du regard des autres, et des normes que la société valorise pour éprouver de la honte. Elle se trouve toutefois au cœur des luttes politiques de notre temps, qui aspirent par exemple à faire en sorte que « la honte change de camp ». Mais la honte nous écrase. Au fond, on a d’ailleurs davantage honte de ce que l’on est que de ce que l’on fait. Que pouvons-nous alors en faire ? Faut-il souhaiter un monde sans honte ou, au contraire, utiliser la honte comme un aiguillon éthique qui nous permette de lutter contre le mal et sa réitération. La honte est-elle d’ailleurs un sentiment moral ? En un mot : que faire de la honte ?
Séance 2. Une honte qui colle à la peau. Chez le philosophe Günther Anders, la honte est un état indissociable de notre condition même d’être humain.
: 1h30.