« A supposer que la vérité soit femme, eh bien ? n’est-on pas en droit de nourrir le soupçon que tous les philosophes, pour être dogmatiques, ne comprenaient pas grand-chose aux femmes ? » C’est par ces lignes que s’ouvre Par-delà Bien et Mal de Friedrich Nietzsche. A elles seules, elles permettent de flairer l’atmosphère si particulière à l’œuvre du penseur allemand : critique radicale de la philosophie, formulations provocatrices, posture en surplomb voire hautaine… La démarche nietzschéenne consiste en un déplacement du questionnement philosophique, du problème de la « vérité » à celui de la valeur. Après tout, les philosophes, en prétendant que leurs discours étaient objectifs, nécessaires, universels, comme le serait la vérité, ne sont-ils pas restés pris aux pièges des mots ? Cette pétition de principe ne cache-t-elle pas autre chose qu’un désir désintéressé pour la vérité ? Ne cache-t-elle pas plutôt une forme de peur à l’égard des profondeurs dans lesquelles nous plongent certains questionnements ?
Séance 2. Une interprétation de la vie comme volonté de puissance. Nous aborderons dans cette deuxième séance la thèse fondamentale du philosophe allemand : l’interprétation de la vie comme volonté de puissance. Nous essaierons d’en dégager le sens tout en signalant les méprises auxquelles elle a pu donner lieu. Nous découvrirons ainsi un penseur qui, loin de l’irrationaliste pamphlétaire que l’on a l’habitude de présenter, se fait plutôt le défenseur de valeurs bien connues de l’esprit scientifique : patience, probité et courage !
Durée : 1 h 30. Replay accessible pendant deux semaines.