Séance 2. Désobéir pour éveiller la conscience
La désobéissance civile ne se limite pas à dire « non » ; elle ouvre également la possibilité d’un « oui » plus grand, tourné vers la dignité humaine, l’accomplissement de soi, la justice et la réconciliation. Le philosophe français Paul Ricœur interrogeait le rapport entre institutions et conscience, tandis que l’archevêque sud-africain Desmond Tutu voyait dans la réconciliation une exigence éthique et spirituelle, et que le psychiatre suisse Carl Gustav Jung concevait le processus d’individuation comme un chemin d’humanisation.
À leur suite, le philosophe français Pierre Hadot, en relisant la philosophie antique comme un exercice spirituel, et le théologien orthodoxe Olivier Clément, en reliant foi et liberté intérieure, rappelaient que résister au mal social suppose une force intérieure cultivée au quotidien. Le naturaliste et pacifiste français Théodore Monod, par son engagement éthique sans compromis, et le philosophe italien Lanza del Vasto, disciple occidental de Gandhi et fondateur des communautés de l’Arche, illustrent cette exigence d’une vie accordée à la vérité.
Ainsi comprise, la désobéissance civile n’est pas seulement une rupture avec l’injustice : elle devient une discipline de l’âme, une ascèse intérieure qui demande courage, fidélité et humilité. Elle requiert une véritable psychologie chevaleresque, une forme d’héroïsme discret où l’on affronte non seulement l’oppression extérieure, mais aussi les tentations intérieures de la peur, du conformisme et du désespoir. Cette séance mettra en lumière comment la prise de conscience des lois et règles sociales injustes peut contribuer à la métamorphose de l’âme, éveiller l’éthique personnelle et renforcer la responsabilité spirituelle dans l’action.