Séance 1. Résister à l’injustice : quand la désobéissance civile devient levier de métamorphose sociale
En 1846, l’écrivain et philosophe américain Henry David Thoreau refusa de payer la poll tax pour marquer son retrait de coopération avec un État qu’il jugeait coupable d’une guerre injuste contre le Mexique. Un siècle plus tard, le dirigeant politique et spirituel indien Mohandas Karamchand Gandhi organisa la marche du sel pour briser le monopole colonial britannique. De son côté, l’écrivain et penseur russe Léon Tolstoï appela les chrétiens à refuser la conscription et toute participation à la guerre, afin de rester fidèles à l’Évangile.
Le pasteur baptiste afro-américain Martin Luther King transgressa quant à lui les lois ségrégationnistes pour manifester publiquement l’égalité des droits civiques et briser l’ordre racial institué. À leurs côtés, d’autres figures ont également marqué le XXe siècle : le naturaliste, explorateur et humaniste français Théodore Monod, dont les engagements pour la paix, la justice et l’écologie demeurent exemplaires, et le philosophe et militant italien Lanza del Vasto, disciple occidental de Gandhi, fondateur des communautés de l’Arche, qui prônait une vie de simplicité, de non-violence et de fraternité.
Chaque geste, inscrit dans un contexte précis, poursuit un objectif clair : affirmer la primauté de la conscience sur l’État, libérer un peuple de l’oppression coloniale, rester fidèle à une exigence spirituelle, instaurer l’égalité des droits, ou encore témoigner de la force d’une vie vouée à la paix et à la non-violence.
Cette première séance mettra en lumière la diversité de ces actes et leur puissance de transformation historique. Nous interrogerons la fécondité de ces héritages pour comprendre comment l’acte de désobéir peut ouvrir la voie à de nouvelles formes de citoyenneté active.
