Condamné à boire la ciguë par le tribunal d’Athènes, Socrate s’apprête à mourir. Ses amis, qui l’imaginent touché, profitent des largesses du gardien de la prison pour le rejoindre et l’accompagner dans ses derniers moments. Seulement voilà, Socrate ne faisant jamais rien comme les autres, il apparaît l’air heureux et noble. C’est en tout cas, c’est ce que nous dit Phédon, personnage qui donne son nom au dialogue et qui rapporte les événements auxquels il a assisté à un certain Echécrate.
Comment Socrate peut-il avoir l’air heureux alors qu’il va mourir et qu’il est, en plus, la victime d’une injustice ? Eh bien, c’est simple : c’est que l’idée que Socrate se fait de la mort n’est pas la même que celle que s’en font ses amis. Ainsi, ceux qui pensaient venir consoler leur ami se retrouvent à lui demander une consolation. Seulement, sa réponse les déstabilise : pour lui, la mort n’est pas un mal et il va même jusqu’à dire que philosopher ce n’est rien d’autre qu’apprendre à mourir et à être mort. Mais que veut-il dire par-là ? Comment comprendre cette phrase énigmatique et un peu glauque au premier abord ?
Le Phédon a ceci de particulier qu’il met Socrate au défi de répondre d’une de ses affirmations, lui qui, d’habitude, interroge. Que veut-il dire par mourir ? Et, si la mort est séparation, que sépare-t-elle ? En quoi est-elle liée au désir de vérité propre au philosophe ? Pour y répondre, le texte mobilise des concepts centraux de la philosophie de Platon : l’âme et sa relation au corps, mais aussi la réminiscence et les formes intelligibles. Tout cela dans un dialogue écrit par Platon mais dans lequel les événements sont rapportés par Phédon qui nous explique que Platon, malade, n’était pas présent.
Durée : 1h30. Replay accessible pendant deux semaines