Kant et la beauté - Séance 2

A propos de l'évènement

Si la beauté a été un objet de réflexion philosophique depuis la naissance de la tradition philosophique occidentale, c’est presque pour la première fois avec Kant que la différence radicale du beau par rapport à la connaissance et à l’éthique a été soulignée : tandis que le bon et le vrai dépendent toujours d’une règle (soit d’une règle d’ordre pratique, dans le premier cas, soit d’une règle de connaissance, dans le second), la beauté ne peut surgir que lorsque l’on contemple quelque chose au-delà de toute règle. Ni simple sensation ni pure connaissance, la beauté procure une expérience particulière : alors que le simple plaisir vient combler un manque préalable et dépend donc d’un désir de possession, le sentiment du beau surgit d’une contemplation pure et désintéressée. Autrement dit, c’est seulement lorsque nous nous détachons de l’utilité d’une chose, ou de la connaissance qu’elle peut nous apporter, que nous pouvons la contempler d’une manière proprement esthétique. Nous verrons donc en quel sens le goût esthétique, ancré dans la sensibilité, ne peut émerger que grâce à une suspension momentanée de l’entendement et à une imagination qui, abandonnée à elle-même et indépendante de toute contrainte, se permet de jouer librement.

Séance 2. La beauté : pourquoi ne peut-elle être ni sensation (empirisme), ni connaissance, même confuse (rationalisme) ?

Durée : 1h30. Replay accessible jusqu’au mercredi soir suivant.

A propos de l'intervenant

Clara Zimmermann enseigne à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et à Sciences Po. Diplômée en philosophie de l’Université de Buenos Aires (Argentine), elle poursuit ses recherches à l’Institut Catholique de Paris et à Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Elle explore en particulier les liens entre l’art et la connaissance chez Bergson, Kant et Schopenhauer. Parmi ses articles académiques, on peut lire notamment « Entre plaisir et connaissance : la portée intuitive des idées esthétiques dans la troisième Critique de Kant » et « La création du possible : l’analogie entre art et nature chez Bergson ».

Kant et la beauté - Séance 2

Par Clara Zimmerman

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