Diderot apparaît comme un génial touche-à-tout : il s’occupe et parle de sciences, d’art et de techniques, de morale, il dirige avec D’Alembert l’Encyclopédie, tout en écrivant une œuvre littéraire immense restée inconnue de son vivant. En outre, c’est un libertin, que le XIXe siècle juge vulgaire. Diderot philosophe ? Certainement ! Assoiffé de savoirs, il se prend lui-même comme objet d’étude et s’exposant aux regards de la postérité, il nous ouvre l’accès à un monde intime. La rencontre avec Diderot est donc dans un premier temps la découverte d’une grande philosophie matérialiste athée, intimement liée à la naissance et au progrès de ce qu’on appelle les sciences de la vie, préoccupée de comprendre ce que sont la nature animée et inanimée, l’homme, sa morale comme ses vices, sa société, ses productions techniques et artistiques. Mais c’est aussi la rencontre avec un individu qui voulut, en tant qu’homme des Lumières, comprendre la vie dans tous ses états et pouvoir l’aimer malgré tout.
Séance 1. Le goût d’apprendre. Nous commencerons avec l’aventure de l’Encyclopédie pour comprendre l’ambition de Diderot de « changer la façon commune de penser ».
Durée : 1h30. Replay accessible jusqu’au mercredi soir suivant.Sophie Audidière est maîtresse de conférences à l’Université de Bourgogne ; elle enseigne et pratique la philosophie avec passion auprès d’étudiantes et étudiants qui se destinent aux métiers de l’éducation, de la formation et de la culture, philosophes ou non, débutants ou avancés. Elle est spécialiste de la philosophie française du XVIIIe siècle et du matérialisme des Lumières, de Fontenelle à la Révolution. Directrice de la revue Dix-Huitième Siècle, elle aime le compagnonnage des livres parfois exigeants qui la font voyager vers des sentiments nouveaux et des idées déroutantes.
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