Dans la famille comme en société, au travail ou dans la vie amoureuse, nous sommes confrontés à une multiplicité de conflits dont il est parfois difficile de sortir ou de se remettre. Un grand choc nous brise le cœur, une goutte de trop révèle notre épuisement : difficile de simplement « positiver » lorsque ces grandes épreuves nous arrivent. D’ailleurs, les petits accrochages suffisent parfois à envenimer les meilleures relations et à ternir la joie de vivre. Faut-il accéder au sommet de la sagesse pour moins se laisser atteindre par ces échanges ? Non. Car là où l’on attribue souvent les actes et les paroles à une seule personne, il vaut la peine d’apprendre à agrandir sa focale, à moins se concentrer sur les individus et à considérer plutôt les systèmes d’interactions. 

En effet, la philosophie des systèmes (illustrée par George Bateson ou Donella Meadows) nous enseigne où trouver des leviers pour ne pas rester prisonnier des personnes et des situations. Elle permet d’abord de nous libérer des jugements moraux qui – même justifiés – ne sont pas d’une grande aide, car ils soulignent souvent la responsabilité d’autres personnes (ou la nôtre) sans augmenter notre pouvoir d’agir ; or, une approche philosophique des systèmes d’interactions enseigne quelles sont les interactions actives qui peuvent transformer les situations.