La condamnation des sophistes par Platon est « bien connue ». Seulement, comme tout ce qui est « bien connu », elle est souvent mal connue. En effet, sans une bonne approche historique, nous ne pouvons pas saisir pleinement le sens de la critique platonicienne. Car le sophiste n’est pas seulement un charmeur qui userait des mots, il marque surtout l’avènement d’une nouvelle manière de parler, d’un nouveau rapport au discours et ce nouveau rapport a des conséquences sur la vie de la Cité mais il nous force aussi à interroger notre rapport au vrai puisque les « sophismes » font apparaître ce rapport comme problématique.
En se ressaisissant du contexte d’apparition de la sophistique antique, nous relirons les textes fondamentaux du corpus platonicien pour répondre aux questions suivantes : qu’est-ce qu’un sophiste ? comment use-t-il du discours ? en quoi son usage du discours met-il en crise notre rapport au vrai ?
Nous en profiterons pour nous demander en quoi la philosophie platonicienne peut éclairer des enjeux contemporains et nous apprendre à nous méfier de la puissance des discours qui, en agissant sur nos représentations, peuvent être vecteurs d’illusions. Nous opposerons ainsi au modèle monolithique du discoureur, celui du philosophe qui questionne, qui interroge et répond, bref, qui dialogue.
Durée : 1h30. Replay accessible pendant deux semaines